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Transformation digitale

Assurances : la révolution digitale est en marche !

25 mars 2016

Vous vous interrogez sur ces nouveaux acteurs appelés « insurtech » ? Comment interviennent-ils sur le marché des assurances ? Vous avez envie d’en savoir plus sur les innovations de ce marché ? Découvrez sa transformation digitale.

L’arrivée de nouveaux entrants sur le marché de l’assurance effraye les dirigeants de compagnies d’assurance : ils sont plus d’un sur deux à redouter ce mouvement. Ces nouveaux entrants initient en effet un modèle économique en rupture avec les codes du marché traditionnel : entre innovations sociales et technologiques et nouveaux modes de consommation.

Une réglementation qui bouleverse le modèle de commercialisation des services

La directive « Distribution en assurances » (IDD 2 ou DIA 2), votée par le Parlement européen le 24 novembre 2015, révolutionne le mode de distribution des offres de services. Dans une optique de dématérialisation des circuits traditionnels du secteur, cette directive tend à offrir aux consommateurs les mêmes protections en phase de commercialisation, que le produit soit proposé par un distributeur de produits d’assurance ou directement par un producteur.

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Les insurtech*, reflet de la transition digitale des assurances

L’assouplissement réglementaire créé une opportunité majeure qui permet l’arrivée d’acteurs aux capacités innovantes sur un marché jusqu’ici pourtant saturé.
Nouveau positionnement, meilleure connaissance du consommateur, nouvelles offres de services…les insurtech disruptent le marché des assurances.
*Insurtech, kézako ? Ce terme comprend la contraction des mots anglais « insurance » (assurance) et « technology » (technologie).

A l’inverse des acteurs plus traditionnels, les insurtech maîtrisent l’art de la collecte de données. Ils analysent les multitudes de data collectées par le numérique pour déterminer les comportements, notamment pour anticiper ceux présentant des risques.
La combinaison de ces millions de données permet de dresser un profil plus affiné de l’internaute. D’où l’opportunité de lui proposer une offre d’assurance plus précise avec un coût d’acquisition client plus faible que celui des acteurs traditionnels.
Désormais, l’intégration des algorithmes dès l’élaboration des produits permet de définir une offre au plus près des attentes du client.

Poussés par l’évolution des nouveaux usages et par les nouveaux modes de consommation, ces nouveaux acteurs transforment le marché des assurances. De la conception de l’offre, à la gestion des contrats, la transformation est profonde. En s’appuyant sur le développement du big data et demain de l’Intelligence artificielle, les insurtech proposent des solutions plus adaptées au consommateur final.

Une digitalisation du secteur aux multiples bénéfices

De la même manière que dans le secteur bancaire, l’impact du digital ne se limite pas à révolutionner la distribution, son utilisation réduit les coûts de gestion et permet de proposer des services plus qualitatifs aux clients :

  • Les services en ligne permettent l’externalisation rapide de services, induisant à nouveau des réductions de coûts ;
  • La digitalisation de l’information induit une réduction drastique des volumes imprimés et adressés par courrier par l’assureur ;
  • La formalisation de processus permet de mesurer des indicateurs de contrôle et de qualité puis de les automatiser ;
  • Les dépenses marketing peuvent être comptabilisées quasiment en temps réel, ainsi que leurs résultats.

Le numérique offre davantage de flexibilité et permet des réponses rapides. Les exemples d’Amaguiz ou encore d’Axa démontrent une diversification des points de contacts avec l’assuré. Le suivi de dossiers, la prise de rendez-vous avec un conseiller, la souscription à un contrat, etc. se font désormais en ligne.

Si le digital a su s’installer en amont et en aval de la contractualisation des produits d’assurance, les conversions en ligne restent faibles : seulement 3 % du chiffre d’affaires des nouveaux contrats a été réalisé sur internet en 2012, 5 % en 2015 avec un bond prévu à 8 % en 2016. L’arrivée du deep learning et des robo advisors va sûrement changer la donne dans les prochaines années, en permettant une digitalisation du conseil aujourd’hui dispensé par les distributeurs des produits d’assurance.

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Le consommateur, maillon clé dans la chaîne de distribution

L’accès aux nouveaux services numériques a renforcé la position d’acteur du consommateur. Deux grandes catégories de consommateurs peuvent être identifiées : les consommateurs exigeants qui cherchent une offre sur-mesure et les consommateurs inscrits dans une démarche d’économie collaborative.

Le consommateur, avec sa casquette de consom’acteur, ouvre un nouvel horizon pour voir grandir des offres de services inédites basées sur l’hyperpersonnalisation. Il cherche ainsi à faire émerger des offres de services adaptées à ses besoins actuels et à faire réagir les assureurs sur les besoins des assurés de demain. Pour répondre à cette demande, les professionnels revisitent leur approche client et déploient des stratégies digitales en marketing relationnel très efficaces, car hyperpersonnalisées.

De l’autre côté, apparait l’économie collaborative. En effet, 90 % des français font confiance à l’opinion de leurs pairs, obligeant les assureurs à assurer l’usage plutôt que le bien. Le modèle de l’assurance collaborative est apparu en France fin février 2015 avec Inspeer.me. Ce modèle permet aux utilisateurs de mutualiser la franchise de leurs assurances dommages avec une communauté de proches. Cette initiative privilégie l’utilisation à la possession.

Le développement d’une économie de partage se renforce également grâce à des acteurs tels que Axa. En mai 2015, l’assureur a réalisé un partenariat avec BlablaCar dans le but de « démocratiser davantage la pratique du covoiturage et de lever les freins qui pourraient persister », indique Frédéric Mazzela, fondateur et président de BlaBlaCar. Axa élabore en effet des services additionnels répondant à des besoins spécifiques à la pratique du covoiturage.
Ce partenariat met donc en scène deux acteurs complémentaires pour palier à un manque de confiance que rencontrent les non-utilisateurs de ces services collaboratifs.

La transition digitale en marche sur le secteur des assurances suit la même dynamique que tous les autres secteurs déjà digitalisés.
Le ticket gagnant : s’appuyer sur le comportement évolutif des consommateurs induit par les nouveaux usages liés au numérique.
Dans un monde où le besoin de digitalisation n’a jamais été aussi fort, il convient de s’interroger sur le niveau de maturité des acteurs traditionnels face aux nouveaux entrants. Ce mouvement disruptif tendra-t-il vers une complémentarité des acteurs ou les opposera-t-il ?

Sandrine Hirigoyen
Fondatrice de l’agence DIGITALL Conseil, Sandrine construit et dirige des stratégies digitales depuis plus de 20 ans au sein d’environnement très concurrentiels (Telco, Immobilier, Grande distribution, etc.). Intervenante et coach auprès de Direction Générale sur la question de la transformation digitale, elle dirige le cursus de formation « Transformation digitale » au sein de DIGITALL Conseil.
Sources de l'article
  • www.metiers-assurance.org
  • www.usine-digitale.fr
  • www.atlantico.fr
  • Crédit photo : www.pixabay.com/fr/

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